L'imprudent, Pierre ALFERI

Pierre Alferi, à Paris, en 2007. @ANNE-LISE BROYER. Qu’est-ce qu’un personnage ? Peut-il tenir une histoire et comment ? Récit expérimental, expérience-limite, L’Imprudent est beckettien. Incongru, tragique, jubilatoire, candide, baladé d’une tonalité à l’autre, la figure malmenée de Tram construit le récit. Et ça tient, comme un squelette qui se dresserait, comme un corps qui s’élèverait, qui dirait les limites, là où ça s’ouvre, où ça palpite et où ça pince. L’imprudent « n'a pas de visage. Ses traits sont indistincts tellement il est jeune. On voit à la rigueur des yeux, un incarnat, émouvants et changeants, comme à travers du verre mouillé ». Il s'appelle Tram mais devient parfois Trom sous l’effet d’un tropisme, paysage distordu. Il a une compagne, Mart. Il est un "personnage puisqu'il affirme par défaut, en tout cas par inadvertance, en dépit d'incroyables mutations, performances, transplantation dans l’espace et le temps, ce qu'il faut bien appeler son c...